Centre de Recherche sur la Canne et le Bâton
Bibliothèque de ressources historiques, culturelles, artistiques, litteraires, sportives…sur la canne et le bâton, en France et dans le monde…
LE BATON DE GANDHI

Le Mahatma GANDHI (1869-1948) est universellement connu comme l’acteur de l’indépendance de l’Inde face au pouvoir britannique. Jusqu’en 1915, il avait adopté le vêtement des Européens et était devenu avocat. Mais après son départ d’Afrique du Sud, il décida, en Inde, de revêtir la dhoti tissée de ses mains, vêtement traditionnel indien, avec un châle et de porter un bâton.

C’est cette image de lui qui s’est imposée jusqu’à nos jours et il est immédiatement reconnaissable par cette tenue et cet accessoire. Le bâton lui conférait de l’autorité mais c’était aussi une aide lors de ses multiples déplacements en Inde et en Europe. Il lui sera fort utile lors de la grande « marche du sel » en 1930 (400 km), pour faire abolir l’impôt sur le sel.

Il existe de par le monde de nombreuses statues de Gandhi en cette tenue. Il y en a une à Brisbane (Australie), à Leicester en Grande-Bretagne, à Wellington (Nouvelle-Zélande), à Londres, à Tavistock square, à Pitermaritzburg (capitale du Natal, en Afrique du Sud), à Pondichéry (en Inde, capitale de l’Etat du même nom), à San Francisco (Californie), etc. En Guadeloupe, il y a celle de la ville de Saint-François.
En France métropolitaine, on connaît celle Vauréal (95), offerte par l’Association culturelle des Tamouls, qui fut inaugurée en 2011 ; celle de Strasbourg (67), au parc de l’Etoile, œuvre de l’artiste indien Ran Vanji Sutar, inaugurée en 2011 ; ou encore celle de Drancy (93), inaugurée le 3 octobre 2015 et malheureusement vandalisée et en partie détruite une semaine après…

Lors de sa venue à Paris, le 5 décembre 1931, Gandhi donna une conférence au Jardin des Plantes. Le journaliste Georges SUAREZ le décrit alors avec mépris dans le chapitre « Un comique : le Mahatma Gandhi », l’un de ceux de son recueils de portraits publié en 1933 sous le titre « Profils de rechange » :

« On l’a revêtu d’attributs vestimentaires semblables à ceux qui désignent aux foules les messies ou les conquérants ; mais si les sandales sont celles de Mahomet, son petit costume de bains ne rappelle pas la redingote de Wagram ; il tient à la main un bâton qui évoque celui avec lequel les sergents de ville règlent la circulation… ».

Georges Suarez n’avait pas le sens de l’Histoire. Devenu le biographe du maréchal Pétain et très engagé dans la collaboration, il fut fusillé le 9 novembre 1944. Tandis que le « comique » qu’il décrivait fielleusement, renversait trois ans plus tard un empire et atteignait la gloire des grands hommes…

Article rédigé par Laurent Bastard, merci :)

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