Centre de Recherche sur la Canne et le Bâton
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LE BATON D’ARMES

Voici la définition qu’en donne le général BARDIN dans le tome premier de son « Dictionnaire de l’armée de terre ou recherches historiques sur l’art et les usages militaires des anciens et des modernes » (1851), p. 699 :

« BATON D’ARMES. Sorte de bâton dont on se servait au Moyen Age quand on combattait avec la HARASSE (cum baculo et scuto). C’était l’arme des roturiers quand ils étaient partie active dans un combat de jugement.

Philippe Auguste, par un mandement de 1205, avait fixé à trois pieds la longueur du bâton d’armes. En général cette longueur répondait à la distance entre la terre et l’aisselle du bâtonniste. Le jeu de cette arme, analogue aux cours de l’espadon, est professé encore de nos jours à Rouen. »

Quelques remarques : la harasse était un grand bouclier de près de 2 mètres de hauteur qui cachait l’homme en entier, selon le « Dictionnaire des armées de terre et de mer » (1863-1864), par le comte de CHESNEL. Les mots latins « cum baculo et scuto » signifient « avec le bâton et le bouclier ». Sur son emploi lors des duels judiciaires voir l’article : Le combat judiciaire au bâton

Il faut signaler le rapprochement entre le maniement du bâton et celui de l’espadon, lourde épée qui se maniait à deux mains (voir l’article : L’espadon à l’origine du bâton d’armes). On notera aussi la pratique du bâton d’armes à Rouen au milieu du XIXe siècle, déjà signalée dans l’article Bâtons et fléaux défensifs, à propos du bâton à deux bouts. Ce dernier semble souvent synonyme du bâton d’armes, mais il est pourtant décrit comme plus long et pourvu de pointes de fer à ses extrémités.

L’auteur de l’entrée ci-dessus semble avoir associé des objets qui étaient peut-être différents tant par leur usage que par leurs dimensions et c’est en confrontant ces diverses citations que l’on peut mieux se représenter quels étaient ces sortes de bâtons.

Article rédigé par Laurent Bastard, merci :)

Note : concernant le fait que « Philippe Auguste, par un mandement de 1205, avait fixé à trois pieds la longueur du bâton d’armes. En général cette longueur répondait à la distance entre la terre et l’aisselle du bâtonniste. », il faut ajouter que cette longueur est toujours d’actualité en 2014 dans la pratique du « Bâton français » (sport de combat). Par convention, cette distance « terre-aisselle » est fixée à 1 mètre quarante. Il est extrêmement étonnant de constater que cette « codification » est toujours d’actualité après plus de 800 ans ! Le bâton français tel qu’il est pratiqué dans les écoles de canne de combat et bâton de nos jours, même si sa vocation est désormais tournée vers le sport, revêt un caractère patrimonial remarquable. Merci à Laurent Bastard pour ce rappel important ! FM

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