A la fin du XIXe siècle, la circulation parisienne était devenue dense et dangereuse à cause des voitures attelées et pas encore des automobiles. Pour rendre plus visibles les agents de police, le préfet Lépine (celui du concours) les dota d’un bâton blanc.
Voici que nous apprend Guy Tomel, auteur d’un article intitulé « L’encombrement des rues de Paris », paru dans Le Monde illustré du 1er août 1896.
« M. le préfet de police vient de doter ses gardiens de la paix, chargés de régulariser la circulation des voitures, d’un bâton blanc annelé de noir qui, cette semaine, a eu un joli succès d’actualité. C’est l’insigne grâce auquel les agents – qui sont de braves gens – ainsi que le constate la chanson, arrêteront de loin le flot des véhicules, habitués jusque là à s’immobiliser au commandement d’une main levée et insuffisamment visible, surtout aux approches du crépuscule.
On a, bien à tort, comparé cet inoffensif mirliton à l’engin des policemen londoniens, lequel participe plutôt du casse-tête que de la branche d’olivier. Avec la pire volonté du monde, il serait difficile de pronostiquer une arme pour les jours d’émeute en ce sceptre de roseau. »
Ce bâton blanc de circulation deviendra lumineux dans les années 1960 puis disparaîtra en 1966 ou 1967 au profit du MID 21 (Moyen Individuel de Défense) qui sera utilisé jusqu’en 1984. Puis viendra le temps du bâton de police à poignée latérale, mais son usage n’est plus destiné aux automobilistes… Cependant, les bâtons lumineux rouges existent toujours pour régler durant la nuit la circulation des voitures, les sorties de véhicules des parkings, diriger au sol les avions et les hélicoptères, voire les skieurs sur les pistes.
Le bâton blanc des agents de police est entré dans la chanson avec « La gavotte des bâtons blancs ». C’est en effet en 1948 que les Frères Jacques intérprétèrent les paroles de Jean Guigo, dont voici un extrait :
(après un hurlement dans la nuit)
« Mais nous, les agents de la circulation
On entend ça sans émotion,
Les champions du petit bâton blanc, c’est nous !
Les assassins, c’est pas pour nous !
On peut étriper, incendier ou voler
Notre courage, c’est d’pas bouger
On fait un effort parce qu’on est courageux
Pour pas voir ça, on ferme les yeux
Si on s’écoutait, bien sûr, on bondirait
Mais sans nous, voitures et piétons, qu’est-ce qu’ils feraient ?
Tout s’emmêlerait, se télescoperait
Vous seriez bien avancés après ! »
Article proposé et rédigé par Laurent Bastard. Merci
Additif pour les fans :
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[...] avons déjà évoqué Le bâton blanc des agents de la paix, instrument d’autorité un peu oublié des jeunes générations. Il était cependant devenu [...]
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[...] propos du bâton blanc des policiers (voir l’article : Le bâton blanc des agents de la paix), nous avions donné un extrait de la chanson satirique « La gavotte des bâtons blancs », [...]