Ce jeu de bâton est ainsi décrit par Eustache-Hyacinthe LANGLOIS dans son étude sur les stalles de la cathédrale de Rouen (1838) : « La panoye consistait à s’asseoir à terre, et pied contre pied, en face l’un de l’autre ; chacun des deux adversaires s’efforçait alors de tirer à lui un bâton court, posé perpendiculairement et retenu par le bas, entre ses semelles et celles de l’autre tireur. » C’est une sorte de variante du bras de fer.
L’une des stalles de la cathédrale de Rouen (fin XVe s.) représente deux joueurs de panoye. On en verra une reproduction dans le livre précité, consultable sur books.google, p. 156 (planche XII).

Une autre stalle nous montre ce jeu, mais cette fois dans la basilique de Saint-Bertrand-de-Comminges (Haute-Garonne). Elle est reproduite dans le livre de Jean-Pierre DENIS : « Histoires de choeur » (la photographie reproduite est de Pascal Piskiewicz). Les deux personnages portent le costume des fous. J.-P. Denis s’interroge sur le sens de cette sculpture, réalisée, avec les autres, entre 1535 et 1552. Est-ce une représentation du vice de l’Envie ? Est-ce celle de la Discorde ? Ou encore de la lutte pour le pouvoir ?

L’auteur rappelle aussi que « le blason de Jean de Mauléon est placé juste en face. Chanoine, l’évêque avait bataillé dix ans pour arracher sa crosse d’évêque, c’est-à-dire l’épiscopat commingeois. » Il n’exclut pas que cette sculpture n’illustre peut-être rien d’autre que ce qu’elle montre : le jeu de la panoye.

On en voit aussi une représentation emblématique dans le livre de Claude PARADIS : « Devises héroïques » (Lyon, 1557).

Article rédigé par Laurent Bastard, merci