Non, il n’y a pas de faute : c’est bien de la « guerre des bâtons » (ou plutôt avec des bâtons) et non la guerre des boutons !

Sous ce titre, rappelons que les enfants, spontanément, inventent des jeux d’opposition, des combats, et qu’ils se créent leurs propres armes. En partie pour le plaisir d’éprouver leurs limites et de se différencier d’un ennemi imaginaire, en partie sous l’influence de ce qu’ils entendent et voient au contact des adultes. et parfois ils sont contraints de faire le soldat sur l’ordre des adultes.

Nous avons déjà évoqué cette situation dans deux articles : Bâton d’exercice de l’enfant de troupe et Un bâton pour l’enfant en guise de fusil.
Voici aujourd’hui deux photos illustrant l’emploi de bâtons par des enfants. La première est issue de la revue « La Vie illustrée », n° 543 du 12 mars 1909.

Sous le titre « Le théâtre et les destinées d’une nation », l’article était consacrée aux inquiétudes des Anglais face à l’éventualité d’une guerre avec l’Allemagne (5 ans avant 1914 !). Il montrait que les Anglais avaient institué des compagnies de volontaires, des ambulancières, des régiments de jeunes filles. La photo que nous reproduisons est légendée : « Les collégiens eux-mêmes forment des troupes de Volontaires qui s’exercent à la petite guerre, armés de bâtons. »

L’autre photo est extraite d’un opuscule de l’Oeuvre de la Sainte-Enfance, organisation chrétienne pour la protection et l’éducation des enfants. Le livret de G. GIBERT, daté de 1929, est consacré aux « Petits Chinois ou la Sainte-Enfance au vicariat de Nankin ». On y voit des « Petits pêcheurs jouant aux soldats » avec des bâtons, photographiés à Ou-Si. Ravagée par les guerres, ces enfants Chinois prenaient modèles sur leurs aînés…

Le bâton est la première arme, la moins coûteuse, la plus facile à fabriquer, la plus répandue et, hélas aussi, l’une de celles qui demeure efficace pour tuer si l’on ne dispose pas d’arme à feu ou d’arme tranchante…

Article rédigé par Laurent Bastard, merci