Il est désormais évident que les actuelles disciplines de canne et de bâton d’armes sont les héritières de jeux plus anciens, qui ont eux-mêmes connu des variantes locales, des influences, passant d’un moyen de défense à un exercice ludique et à une forme de gymnastique.

Nous en avons déjà rencontré maints exemples, du Moyen Age au XIXe siècle. En voici encore un, qui nous montre que le titre de prévôt de bâton, dont on connaît de nombreux diplômes au XIXe siècle, était déjà usité au XVIe siècle, à Sisteron (Alpes de Haute-Provence).

Le document qui suit est issu du livre d’Edouard de LAPLANE : « Histoire de Sisteron tirée de ses archives ; cinquième époque : XVIe siècle, 1500-1599″ publié en 1843. Il est consultable sur Google livres en version numérisée.

Page 481, l’auteur évoque « divers jeux d’exercice, tels que l’arbalète, l’épée, la couleuvrine et le bâton, jeux qui formaient autant de confréries sous la direction d’un chef décoré du titre pompeux de roi. ». Parmi ses sources, il cite l’acte notarial intitulé « Constitutio prepositi ludi bastoni pro Ludovico Manuelis, de Forcalquerio » (Constitution de prévôt de jeu de bâton à Louis Manuel, de Forcalquier). En voici la teneur :

« Par cet acte Elzéar Méolhon, de Forcalquier, et Jacques Maurel, de Pierrerue, prévôt du jeu de bâton, considérant le talent et l’adresse de Louis Manuel pour ledit jeu, lui confèrent l’office de prévôt, lequel présent accepte et prête serment de s’acquitter en honnête homme de tout ce qu’exige sa nouvelle dignité de prévôt de jeu de bâton. »

Ce document est issu des minutes de Jean Tyranny, notaire de Forcalquier. Reg. 1528, f°. 177.

Article rédigé par Laurent Bastard. Merci