Sous toutes les latitudes, l’homme qui est en communication avec les esprits est porteur d’une baguette, d’une canne ou d’un bâton, qui est la marque de son autorité et qui lui sert à opérer diverses cérémonies. En voici un exemple extrait du « Voyage fait par ordre de l’impératrice de Russie Catherine II dans le nord de la Russie asiatique (…) depuis 1785 jusqu’en 1794 par le commodore Billings » (1802), p. 221-222. Il y est question des pratiques chamaniques des Yakouts.
« Quand un Yakout malade envoie chercher un chaman pour qu’il apaise le courroux des esprits malfaisants qui le tourmentent, le sorcier prend une houssine (baguette), y attache quelques crins qu’il a arrachés du cou d’un cheval, marche et saute autour du malade, en balançant sa houssine, et conjure les démons de paraître pour dire la cause de leur fureur contre un malheureux, et faire connaître leur nombre. »
Après être entré en communication avec les esprits, le chaman explique au malade qu’on peut les dissuader de le faire périr en sacrifiant une vache ou un cheval. Le rite se poursuit ainsi :
« Quand on a amené la vache ou la jument, le chaman se revêt de ses habits de cérémonie, et tenant sa houssine à la main, s’avance vers le malade, l’embrasse et commande aux démons de l’abandonner. » Puis on procède au sacrifice de l’animal.

Article rédigé par Laurent Bastard. Merci.