Un même mot peut désigner des objets bien différents, mais en remontant à la source, on comprend pourquoi il en est ainsi. La canne, par exemple.

Au sens ancien et originel (latin : canna), il s’agit d’une plante, ou de différentes espèces de plantes, toutes caractérisées par leur hauteur, leur tige cylindrique, leur flexibilité et leur section creuse ou emplie de moelle tendre. C’est le roseau ou encore la canne à sucre.

Le deuxième sens est celui de bâton qu’on porte à la main, pour se soutenir en marchant ou pour marquer le commandement. Cette canne dérive directement de la première, car elle était initialement fabriquée avec l’une des variétés de plantes ci-dessus. Par extension, a été appelé canne tout instrument de marche, en rotin, en bois, voire en métal et en matériaux synthétiques.

Le troisième sens est, par analogie, celui d’un outil, quel que soit la matière avec laquelle il est fabriqué, pourvu qu’il soit creux, de section assez réduite, et d’une certaine longueur. On parle ainsi de canne de souffleur de verre. On s’est donc encore un peu plus éloigné de l’objet originel pour n’en conserver que son aspect.

A cette catégorie de cannes appartient la canne de ramonage ou de débouchage. Il s’agit d’une tige cylindrique, assez ferme mais cependant flexible, munie d’un embout vissable à une extrémité, où l’on peut raccorder une, deux, trois autres cannes, ou plus encore. Chaque élément est d’une section de 18, 20, voire 45 mm, et long de 1,40 m environ. Vissés les uns aux autres, ils forment une seule canne flexible qui peut atteindre 10 m.

Ces cannes sont en polypropylène ou en polyéthylène, parfois renforcées d’acier. Elles permettent de ramoner les cheminées lorsqu’on y adapte un hérisson ou brosse à suie. En raison de leur flexibilité, elles épousent les coudes des conduits à fumée ou les canalisations, et on les allonge au fur et à mesure de leur avancée en leur raccordant un élément supplémentaire.

Il existe aussi des cannes de ramonage d’une seule pièce, de grande longueur (15 m), dont la flexibilité permet de les ranger sur un enrouleur.

D’une plante sauvage des lieux humides on est passé au fil des siècles à un instrument en matière plastique et à usage domestique, mais les deux demeurent des cannes…

L’illustration est cissue d’un catalogue de matériel de bricolage.

Article rédigé par Laurent Bastard, merci