Le magazine « La Mode » du 6 juillet 1833, consacra, p. 37-38, un article à un bijoutier et fabricant de cannes parisien réputé pour la beauté des pommes qu’il y adaptait. Il nous montre aussi la variété des matériaux employés pour la fabrication des cannes, considérées comme un accessoire de mode incontournable.
« La mode, qui reporte le goût des dandys vers tout ce qui rappelle le siècle de Louis XIV et de Louis XV, ne pouvait pas dédaigner les caprices des cannes, dont l’usage était si répandu dans les deux derniers siècles.
Ce n’est plus aujourd’hui, il est vrai, l’élégante canne d’ébène si gracieusement portée par Charles Ier, si nous en jugeons par le portrait de Van-Dick, ni le haut bambou de Chine à pomme de cristal de roche, sur lequel s’appuyait si noblement Louis XIV, ni la canne à bec de corbin de la régence, ni le jonc à pomme d’ivoire de Louis XV.
La canne de nos jours est une canne élégante et riche, surmontée d’une pomme à ciselures du moyen-âge en or ou en argent. Ce meuble, ou pour mieux dire, ce bijou, est à présent très recherché, surtout quand il sort des ateliers de M. Laloire, bijoutier, au Palais-Royal, n° 122.
Les pommes en sont remarquables par la variété des formes autant que par le fini du travail. M. Laloire se montre, dans ce genre, le digne émule du fameux Benvenuto Cellini.
Nous recommandons aux amateurs de cannes de bon goût et de bon ton ce magasin de bijouterie, dans lequel ils trouveront d’élégantes badines en baleine blanche et noire, en ébène et en laurier de Chine, des cannes en corne de rhinocéros, en palmier du Japon, des rotins de l’Inde et des joncs de la plus grande beauté, très richement montés.
Les dames y trouveront aussi de légères et jolies cravaches et des manches d’ombrelles du goût le plus fashionable. »
Article rédigé par Laurent Bastard, merci