La baguette était jusqu’aux années 1960 l’attribut du maître d’école en France. Mais pas qu’en France, partout ailleurs dans le monde. Nous l’avons vu dans notre pays par les articles : La baguette multifonctions du maître d’école et Quand Toinou apprenait à lire à la baguette. Nous l’avons rencontrée en Allemagne par l’article 911 527 coups de bâton donnés aux élèves. Elle était employée en Chine : En Chine, un bon maître châtiait bien en 1897.

La baguette était aussi l’attribut des maîtres en Algérie, si l’on en juge par l’article publié dans la revue « Le Magasin pittoresque » de mars 1845, intitulé « Une école à Alger ». En voici un extrait :

« La plupart des écoles d’Alger, semblables à celle dont nous donnons ici la vue à la fois extérieure et intérieure, ne différent point des autres boutiques qui les entourent. Ouvertes sur la rue, on peut dire qu’elles sont véritablement publiques. Comme elles sont très étroites et sans profondeur, quelques écoliers seulement y pourraient trouver place, si l’on n’avait eu l’ingénieuse idée de sceller dans la muraille, à une certaine hauteur, des bancs qui forment une sorte de galerie ou d’étage supérieur. En passant, on entend les voix claires et sonores des écoliers, une à une les mêmes paroles et les mêmes cris.

Ici, l’on a représenté, dans une école d’Alger, à l’heure de l’étude, de petits Arabes, graves, appliqués, contenus qu’ils sont par la crainte d’une certaine baguette rarement oisive. Le maître, qui est en même temps écrivain public, leur fait lire et réciter des versets du Koran. (…) Il y aurait de l’inhumanité à s’arrêter : on donnerait des distractions à ces pauvres enfants qui ont presque tous de petites figures charmantes de fraîcheur et de bonhomie ; et gare la baguette ! »

Article rédigé par Laurent Bastard, merci