Après la peste qui ravagea Bâle dans les années 1430, les dominicains firent peindre une fresque représentant une danse macabre sur les murs de la chapelle Saint-Jean. Dégradée, elle fut détruite au XIXe siècle mais au siècle précédent le graveur Mathieu Mérian en avait reproduit les 42 scènes.
La mort, représentée par un hideux squelette, est là pour rappeler qu’elle frappe tous les hommes, des plus puissants aux plus modestes.
L’article publié dans « Le Magasin pittoresque » d’octobre 1837 sur « La danse macabre de Bâle », p. 323-325, reproduit quatre des gravures de Mérian, dont celle de l’aveugle, ainsi décrite : « Rien de plus touchant que la pensée du troisième tableau. Nous voyons un pauvre aveugle conduit par son chien. La mort tranche avec des ciseaux la laisse de l’animal et retire son bâton au mendiant, qui tombe dans la fosse funèbre. »
Retirer son bâton à un aveugle, c’est le priver d’un indispensable instrument de repère. Ce bâton de marche particulier, nous l’avons évoqué lors de plusieurs articles sur ce site (saisir le mot AVEUGLE), dont La canne blanche des aveugles.
La gravure fait aussi songer au célèbre tableau de Bruegel, où l’on voit la chute de plusieurs aveugles (voir l’article La parabole des aveugles par Bruegel (1568) .
Article rédigé par Laurent Bastard, merci