La canne, accessoire vestimentaire et marque d’élégance, a connu des formes spécifiques à certaines époques. Ainsi, sous le Directoire et l’Empire apparurent les « Incroyables », qu’on appelait aussi « Merveilleux » et « Petits maîtres ». Se posant en victimes de la Révolution, ils manifestaient des opinions royalistes.
Ils affectaient de parler en zézayant et sans prononcer la lettre R. Ils arboraient un luxe vestimentaire ridicule, des perruques colorées, un anneau à l’oreille, un très grand bicorne et portaient des cannes tantôt classiques, tantôt semblables à de gros bâtons noueux, comme on le voit sur cette gravure de 1800, d’après un dessin de Carle Vernet (1758-1835).
Un autre groupe de jeunes gens hostiles à la République était constitué par les Muscadins. La plupart étaient des fils de spéculateurs enrichis par la misère du peuple. Ils circulaient avec d’énormes gourdins noueux et ces « pouvoirs exécutifs » leur servaient à rouer de coups les républicains. Leur coiffure à mèches tombant sur les côtés du visage, leurs vestes à cols noirs, leurs manières insolentes les faisaient reconnaître et éviter.
La gravure de 1802 nous en montre un spécimen.
Toutes les époques ont eu leur jeunesse excentrique. La mode est l’une de ses formes d’expression, dont la canne est un élément parmi d’autres, comme on l’a vu dans un article précédent (Jeux d’ombres des pommeaux de cannes…politiques).
Article rédigé par Laurent Bastard, d’après Les Cahiers CIBA, n° 75, avril 1958. Merci
[...] étaient de gros bâtons noueux ou torsadés, comme on le voit sur la gravure. (voir les articles Les cannes des incroyables et des muscadins et La canne défensive des [...]
[...] « Incroyables » et « Muscadins » (voir les articles Les cannes des incroyables et des muscadins et La canne défensive des [...]