Nous avons déjà rencontré ce type de sceptres dans l’article Les jou-y chinois. Voici un complément extrait de l’hebdomadaire « Le Monde illustré » n° 202 du 23 février 1861, p. 128, qu’on lit dans l’article « Exposition des présents offerts à Leurs Majestés par l’armée expéditionnaire de Chine » :
« Nous venons de parcourir la galerie du rez-de-chaussée du pavillon Marsan au palais des Tuileries, qui offre en ce moment à la curiosité des amateurs un spectacle des plus splendides et des plus étranges à la fois. C’est la réunion des objets précieux trouvés dans le palais d’été de Pékin (…).
Nous nous bornons aujourd’hui à donner de cette magnifique collection un dessin représentant deux sceptres et deux armes de guerre de l’empereur de Chine. L’un des deux sceptres est en or massif avec trois pierres de jade vert sculpté. Sur les branches, dont l’or mat est d’un ton éclatant et d’un travail inappréciable comme finesse, figurent des incrustations de lapis-lazuli, de cornaline et de jade translucide.
L’autre sceptre, moins riche, dont les branches sont en bois sombre incrusté de caractères chinois, présente trois pierres en jade blanc, sur lequel sont sculptées des rosaces. »
On sait dans quelles conditions ces objets furent « acquis » : le 6 octobre 1860 les Français et les Anglais s’allièrent pour dévaster, piller et incendier le palais d’été impérial. Une partie des trésors enrichirent les soldats, d’autres pièces furent offertes à l’impératrice Eugénie, d’autres encore intégrèrent les musées. Ces opérations militaires avaient pour but d’ouvrir la Chine au commerce (et notamment de l’opium, d’où leur nom de « seconde guerre de l’opium ») tout en vengeant les missionnaires occidentaux suppliciés par les Chinois. Il s’ensuivit une période d’instabilité politique en Chine et une xénophobie renforcée…
Article rédigé par Laurent Bastard, merci