Les contrepèteries, on aime ou on n’aime pas. C’est un jeu d’esprit particulier, qui énonce à voix haute un propos anodin dont l’auditeur réagence mentalement lettres ou syllabes pour en découvrir le sens caché. Qui est toujours, bien sûr, grivois, paillard, obscène, irrélegieux, satirique, etc., bref tabou ! Ce jeu d’esprit a ses amateurs et ses auteurs. Il demande une gymnastique intellectuelle qui est parfois laborieuse. Les méchantes langues disent qu’il faut avoir l’esprit mal tourné. Allons donc ! C’est parce qu’ils ont honte de les avoir comprises !
Voici une sélection de celles qui figurent dans les grands classiques : Louis PERCEAU : La Redoute des contrepèteries (1963), Luc ETIENNE : L’Art du contrepet (1971), Joël MARTIN : Manuel du contrepet (1986), Jacques ANTEL : Le Tout de mon Cru (2002). Il doit en exister bien d’autres, à inventer aussi.

AVEC LA CANNE :
J’aime à sucer le jonc de ma petite canne.
Le marquis caressait le jonc de sa canne.
Les cannes des pilotes.
Et celle-ci, que je trouve la plus drôle : En soulevant le couvercle, Dracula coinça sa canne dans le pivot !

AVEC LE BATON :
La jeune fille m’a fait sentir le bout de son bâton.

AVEC LA BATTE ::
Ce Démocrite mérite un coup de batte.
Arlequin vieilli secouait sa batte à Vichy.
Les joueurs comparent l’équilibre de leur batte.

AVEC LA QUILLE :
Les quilles sont rangées en cercle autour d’un vieux fût.
Le joueur adroit sait enfoncer la quille au but.
Placez-moi les quilles de nouveau, s.v.p. !

LE BILLARD (moins sa queue) :
Ne posez jamais votre dos sur un billard !
Les chirurgiens veulent lui couper la patte au billard !

LA PERCHE :
Ces perches sont coudables.

LE MANCHE :
Mais fendez-le donc, ce vieux manche à balai !

LE PAL :
Le pal n’est pas un tronc de cône.

Et celle-ci, respectueuse, dédiée à l’auteur de ce blog : Grâce à ses entraînements, ce marin n’est pas gros ! Avec un bouton, y’a pas de lard !

Article proposé par Laurent Bastard – Cet article l’aura l’encrier !