Les femmes élégantes du Second Empire ajoutaient une canne à leur toilette, ce qui agaçait certains hommes (voir l’article Les femmes voleuses de cannes)… On aurait donc tort de considérer la canne du XIXe siècle comme un attribut uniquement masculin.

A preuve, cette gravure extraite de l’hebdomadaire « Le Journal illustré », n° 33 (25 septembre-2 octobre 1864), p. 263-264.
Elle illustre un article sur la mode en période d’automne, signé H. de HEM, qui décrit les tenues de ces dames chasseresses. L’une d’elles, qui est assise et qui tient une canne à la main, est ainsi décrite :

« La figure assise porte une toque écossaise, faite comme une casquette plate sans visière. La calotte est à carreaux noirs et blancs. Le turban est à carreaux de diverses couleurs. Veste-redingote ajustée, en gros drap blanc, formant col droit. Boutons en cristal, taillés en losanges. Ceinture de soie rouge. Boucle d’argent. Jupe à carreaux écossais, pareils à ceux du turban de la toque. Japon blanc, vert ou rouge, en soie. Bottines noires.
Pas de crinoline ! Cette recommandation nous est inspirée par les femmes les plus distinguées, qui ont renoncé définitivement à cette abominable mécanique. »

La canne n’est pas décrite, alors faisons-le. Cette canne longue est en bois noueux. Elle comporte un embout pointu enserré par une bague. Le pommeau, rond et aplati, est monté sur deux anneaux ou viroles. Sa base est ceinte de perles ou pierreries.

On se plaît à imaginer cette belle dame écartant les fougères dans les allées forestières tandis que son mari, fusil armé, chemine un peu plus loin…

Article rédigé par Laurent Bastard. Merci