Le bâton et la canne sont fréquemment retrouvés dans l’iconographie égyptienne pharaonique : sur les fresques peintes ou les bas-reliefs, sur les coffres en marqueterie, sur les bijoux d’or… Et sa présence n’est jamais anodine : il peut être un symbole de force ou de puissance, être utilisé lors de rituel, être brandi par pharaon pour écarter ennemis ou papyrus et ainsi protéger et guider les siens ; il peut encore être arboré par des dignitaires pour témoigner de leur statut social élevé.
Vers l’an 1324 av. J.-C., Toutankhamon lui-même a été inhumé avec pas moins de 130 cannes en or, en bois précieux, sculptées ou ornées de pierres ou de nacre… ! Une collection d’une ampleur inédite qui allait stupéfier 3500 ans plus tard, en 1922, l’égyptologue John Carter qui la redécouvrait. Beaucoup devait être des cannes d’apparat, mais plusieurs portaient des traces d’usure, montrant bien qu’elles avaient servi. Mais jusqu’à il y a peu, il n’y avait pas vraiment d’explication à cette accumulation d’autant plus surprenante que le pharaon est mort jeune : a à peine 19 ans. L’hypothèse qui faisait de lui un guerrier redoutable avait été proposée, mais sans convaincre les spécialistes.
C’est l’étude complète de sa momie, publiée début 2010, qui a suggéré une explication à cette énigme… De santé fragile, les pieds déformés et abimés par une maladie osseuse douloureuse, qui plus est victime peu de temps avant sa mort d’une fracture de la jambe, Toutankhamon y aurait eu recours tout simplement pour marcher.
Cet article a été rédigé par Emilie Rauscher. Merci Emilie
[...] additif à l’article rédigé par Emilie Rauscher sur ce site (ici). C’est dans la » Revue archéologique » éditée par la Société [...]
juste un point Mister Carter ne se prénommait pas John mais Howard