Nous avons souvent constaté lors d’articles antérieurs qu’un simple bâton, selon qu’il comporte des encoches, des traces colorées ou des écrits, ou encore s’il est creusé pour renfermer un document, s’est avéré jadis un moyen de correspondance entre les hommes.
En voici un exemple d’un autre genre, relevé dans la « Revue des Postes et Télécommunications », n° 3, mai-juin 1963, p. 2. L’article de l’ingénieur R. COSTE sur « Les télécommunications d’hier à aujourd’hui » nous apprend ceci :
« L’homme, dès qu’il vécut en société, éprouva le besoin de télécommunications, si bien que l’on peut commencer ce bref historique par un rappel des souvenirs d’époques déjà anciennes, voire même légendaires.
Dans les premières transmissions de signaux à distance, on utilise des signaux optiques (feux, fumées…) ou sonores (cris, sons de trompe…) qui, en général, indiquent par tout ou rien – présence ou absence de signal – que tel événement attendu est arrivé ou non ou que tel ordre prévu à l’avance doit être exécuté. (…)
Mais l’ingéniosité des hommes chercha bien vite à perfectionner les télécommunications naissantes en inventant de véritables systèmes télégraphiques. D’après les indications d’un écrivain militaire grec du IVe siècle avant notre ère, Enée le tacticien, on a pu décrire comme suit un de ces systèmes :
« Chaque gardien de feu devait disposer d’un récipient de dimensions déterminées ; ce récipient était rempli d’eau à la surface de laquelle flottait un disque de liège supportant un bâton planté verticalement.
Sur ce bâton étaient marqués des signes éloignés de trois pouces les uns des autres. Lorsque l’un des gardiens attirait l’attention du gardien voisin en élevant sa torche, celui-ci répondait de la même manière ; tous deux laissaient en même temps s’échapper l’eau des deux récipients, faisant ainsi s’abaisser les disques de liège. Au moment où le signe que l’on voulait transmettre arrivait à la hauteur du bord du récipient, le premier gardien élevait de nouveau sa torche et l’écoulement de l’eau était interrompu aux deux postes ; le deuxième gardien pouvait lire sur son bâton le message qui lui avait été transmis. »
Sur les bâtons pour correspondre, voir les articles : Bâton de correspondance ; Le bâton d’alarme des Ecossais ; Le budstick ou bâton de message norvégien ; Le bâton porte-documents, par G. Aimard (1865) .
Article rédigé par Laurent Bastard, merci