Certaines régions de France ont développé, pour des raisons inconnues, une pratique spontanée ou codifiée du bâton. On cite toujours la Bretagne et la Normandie, mais c’était aussi le cas du Béarn et du Pays basque.

C’est du moins ce qu’écrit VAYSSE DE VILLIERS en 1823, dans son « Itinéraire descriptif ou description routière, géographique, historique et pittoresque de la France et de l’Italie. Région du sud. Routes de Paris en Espagne. » (source : Google. livres)

Page 144, il insiste pourtant sur l’animosité entre eux : « Ces deux peuples, à formes également énergiques, font mentir le proverbe « qui se ressemble s’assemble ». Ils ne sont voisins que pour se haïr réciproquement, et ne se voient guère que dans les marchés et les foires, où ils finissent quelquefois par se distribuer des coups de bâton, avec une adresse particulière, et à peu près égale de part et d’autre ; car l’habileté à manier le bâton est un des caractères distinctifs des Béarnais comme des Basques. Rivaux d’adresse, de force et de courage, ils ne s’aiment ni ne se craignent. »

Et plus loin, p. 146, l’auteur tente une comparaison entre le Béarnais et le Normand, le Basque et le Breton, mais y renonce : « Quoiqu’on trouve, chez l’un comme chez l’autre peuple, un langage particulier, étranger au reste de la France, et quelques traits de ressemblance dans le caractère, notamment l’humeur querelleuse, l’ivrognerie, la promptitude à se donner des coups de bâton, et l’habileté à le manier. »

La gravure, titrée « Le Béarnais », est un dessin de Gavarni, et elle figure dans un article signé Old Nick, intitulé « Le Béarnais, journal de voyage (10 juillet 183*) « , publié dans « Les Français peints par eux-mêmes » (1840-1842), tome II, p. 113. On remarquera que le Béarnais porte un bâton sur l’épaule. Ce dessin de Gavarni s’ajoute à la longue liste des représentations d’hommes au bâton que cet artiste a réalisées et que nous avons signalées à plusieurs reprises sur ce site.

Article rédigé par Laurent Bastard. Merci