Durant l’entre-deux-guerres la France s’est beaucoup intéressée au Maroc qu’elle venait de « pacifier » sous l’autorité du général Lyautey. C’est ainsi que le magazine « Lectures pour tous » consacra tout son numéro du 15 novembre 1919 à « La France au Maroc », à travers sa population, ses richesses économiques, son artisanat, ses coutumes, etc.

L’article sur « Le carnaval à Marrakech » renferme un passage et une photo qui nous ont interpellé car il y est question de bâtons. En novembre 1918 commença le nouvel an musulman (en moharrem 1317), avec son carnaval traditionnel, qui coïncidait cette année-là avec les fêtes données en l’honneur du sultan.

L’auteur de l’article, le capitaine WATTIER, y décrit les festivités et signale que : « le plus grand succès de rue est remporté par les trois derviches coiffés de hauts bonnets d’astrologues, longuement barbus eux aussi, et qui scandent, en frappant le sol d’énormes bâtons, une chanson truculente. »

Ces derviches devaient appartenir à une confrérie soufie, et vivre dans la pauvreté et la mendicité un peu comme les ordres mendiants de la chrétienté. Pourquoi tenaient-ils de si gros et hauts bâtons, comme le montre la photo qui illustre l’article ? A l’évidence il ne s’agit pas de véritables bâtons de marche, trop lourds et encombrants, ou alors ils revêtent un caractère parodique. Sont-ce des bâtons pour se défendre des chiens errants ? Est-ce un attribut distinctif de leur confrérie ?

Un visiteur du site en saurait-il davantage ?

Article rédigé par Laurent Bastard, merci