La gravure illustrant cet article, reproduite dans la revue « L’Histoire » n° 60 d’octobre 1983, p. 90, dans un article sur William Harvey, nous montre un homme assis, bras écartés, tenant dans chaque main un bâton appuyé sur le sol.
Elle représente la première transfusion sanguine qui fut pratiquée le 15 juin 1667 par le médecin Jean-Baptiste DENYS (ou DENIS), né en 1643, mort en 1704, qui fut formé à Montpellier.
DENIS tenta l’opération sur un homme affaibli par des saignées successives destinées à soigner son état mental. Le sang d’un agneau lui fut transfusé.
Les bâtons tenus par le patient sont peut-être destinés à assurer sa stabilité mais il sont probablement à rapprocher des bâtonnets qui étaient tenus par ceux qui subissaient une saignée (voir l’article : Un bâton pour la saignée). Tenus fermement, ils permettent la saillie des veines et aujourd’hui encore les patients sont invités à serrer le poing lors d’un prélèvement sanguin.
DENIS réalisa ensuite quatre autres transfusions. Deux malades survécurent, les deux derniers décédèrent. A la suite du procès qui suivit la mort du quatrième, victime d’un rejet (il avait reçu du sang de veau), la faculté de médecine de Paris interdit toute transfusion en 1670. Elle ne fut relancée qu’en 1818, en Angleterre, et en 1850, en France. Elle ne se généralisa qu’au cours de la première guerre mondiale, après la découverte des règles de compatibilité entre les sangs humains.
Article rédigé par Laurent Bastard, merci