L’en-tête de facture accompagnant cet article nous montre une composition graphique illustrant l’activité du marchand. Au centre, un parapluie fermé est posé à la verticale. Sur les côtés se trouvent une ombrelle et un parapluie. Sont enfin placées de chaque côté trois cannes avec des pommeaux de différentes sortes.
Il s’agit d’une facture de la Maison MICHIN, 6, rue de la Scellerie, à Tours (Indre-et-Loire), près de la rue Nationale, datée de 1914. Le magasin était à l’enseigne de Saint-Médard, le saint bien connu car associé à la pluie : si elle tombe ce jour-là (8 juin), il pleuvra quarante jours plus tard, à moins que saint Barnabé (11 juin) ne lui coupe l’herbe sous le pied.
Le marchand mentionne les articles dont il faisait commerce : « parapluies, en-cas, ombrelles, cannes, sticks et cravaches ». (L’en-cas – ou « en-tout-cas » – est un parapluie ou une ombrelle de petite taille).
MICHIN se chargeait aussi des « recouvrages et réparations en tous genres ».
Il offrait aussi un « choix de bijouterie pour parapluies et cannes », car les personnes élégantes aimaient à orner la pomme de leur canne ou la poignée de leur parapluie d’un bijou en métal précieux, voire de pierres fines.
Qui était MICHIN ? Emile Louis MICHIN était né à Tours le 12 décembre 1866, fils d’Emile MICHIN, marchand de fromages, et de Louise Désirée BARON. Il perdit son père lorsqu’il avait 20 ans et se maria à Tours le 7 février 1899 avec Marie Georgette LANDRY, née à Richelieu (37) le 30 avril 1865, fille d’un représentant de commerce. Il avait alors 32 ans et était « négociant », 32, rue Eupatoria.
Il apparaît pour la première dans l’Annuaire statistique et commercial de Tours en 1901 : « Michin, parapluies, 6, rue de la Scellerie », et pour la dernière dans l’Annuaire de 1913 (« Michin, parapluies, « A Saint-Médard », rue de la Scellerie, 6 ». L’Annuaire de 1914 indique qu’il avait cédé son fonds à un nommé BAER à la même adresse.
Les époux MICHIN semblent n’avoir donné naissance qu’à un fils prénommé Jean Marie, né à Tours le 23/11/1905. Il ne reprit pas l’affaire de ses parents. A son mariage à Tours le 5 octobre 1933 il était sous-lieutenant à Soissons et ses parents, rentiers, demeuraient 74, rue George-Sand.
Article rédigé par Laurent Bastard, Merci