S’il y a bien une locution qui est devenue culte, c’est celle du « planté de bâton ».
On se souvient du film de Patrice Leconte sorti en 1979 : « Les bronzés font du ski », avec la troupe du Splendid : Michel Blanc, Marie-Anne Chazel, Christian Clavier, Gérard Jugnot, Josiane Balasko, Thierry Lhermitte et Dominique Lavanant, entre autres acteurs. A un moment, Jean-Claude Dusse (Michel Blanc) décide d’apprendre à skier avec un moniteur. Les résultats ne sont pas brillants.
Jean-Claude et son moniteur empruntent un remonte-pente et c’est là qu’on entend : « Monsieur Dusse, comme nous avons 20 minutes pour monter, nous allons en profiter pour faire un petit cours sur le planté du bâton, et dès l’arrivée, pour vous récompenser, nous irons prendre un verre de vin chaud. » L’image suivante nous montre Jean-Claude épuisé, arrivant péniblement au sommet de la montagne. Le moniteur lui dit alors : « Monsieur Dusse, ce qui ne va pas, c’est le planté de bâton. Le planté de bâton ne va pas du tout. » Et là, en rêve, excédé, Jean-Claude s’imagine planter son bâton dans le dos du moniteur en lui disant : « Je vais t’le planter l’bâton, moi ! ».
Le « planté de bâton » n’est pas imaginaire. L’Office québécois de la langue française le définit comme l’ « action de planter le bâton dans la neige, en avant du pied, afin d’amorcer un virage parallèle. »
Le moniteur de ski qui joue dans le film était un vrai professionnel. Il se nommait Fernand Bonnevie (1915-2013). Moniteur à Val-d’Isère durant une soixantaine d’années, décédé à l’âge de 98 ans, il était devenu très célèbre après le film et en 2008 il déclarait que « le planté de bâton, ça n’existe plus. Aujourd’hui les skieurs vont beaucoup trop vite. »
Article rédigé par Laurent Bastard, merci