Dans la mythologie grecque, Aristée est un dieu fils d’Apollon et de la nymphe Cyrène. C’est un dieu qui règne sur la campagne et les jardins. Il a appris à cailler le lait, à cultiver les oliviers et à élever des abeilles.
Epris de la dryade Eurydice, il ne trouve rien de mieux que de la poursuivre le jour même de ses noces avec Orphée. Elle marche sur un serpent qui la pique et elle est envoyée au séjour des morts.
Les autres dryades, compagnes d’Eurydice, se vengent en faisant périr les abeilles d’Aristée (victimes collatérales du drame, elles allaient connaître bien pire avec les pesticides et le frelon asiatique, mais point d’anachronisme !).
Il finit par se racheter en offrant des sacrifices aux mânes d’Eurydice : il immole quatre jeunes taureaux et quatre génisses (nouvelles victimes collatérales !) et abandonne leur cadavre dans les bois (où normalement il est interdit de déposer des ordures !). Mais là, ô surprise, lorsqu’il revient voir les dépouilles, il est heureux de constater qu’elles ont engendrées des nuées d’abeilles (il a dû prendre les mouches à viande pour les abeilles, mais qu’importe, il était content).
Bref, Aristée a inspiré les artistes. On citera François Joseph BOSIO (1768-1845), qui créa en 1817 « Aristée, dieu des jardins », sculpture en marbre exposée au Louvre.
Plus tard, en 1862, Ernest Eugène HIOLLE (1834-1866) réalisa pour le Grand prix de Rome son marbre en ronde bosse « Aristée pleurant ses abeilles ».
Ce qui lie ces deux œuvres, c’est le bâton rustique, à gros bout inférieur, tenu par Aristée. C’est l’attribut d’un dieu campagnard, ni un sceptre, ni une canne, ni même un bâton bien droit.
La gravure illustrant cet article est issue du magazine « Le Monde illustré » n° 287 du 11 octobre 1862, p. 229 (dans l’article « Ecole impériale des Beaux-Arts »). Nous y joignons une photo contemporaine de l’œuvre de HIOLLE issue de Wikipédia et l’on remarquera qu’Aristée a perdu son bâton, vraisemblablement cassé lors d’un transport de l’œuvre.
L’autre illustration nous montre la sculpture de Joseph BOSIO, issue de Wikipédia elle aussi.
Article rédigé par Laurent Bastard, merci