Dans le « Journal des voyages » du 13 janvier 1907 l’article « Une invasion de serpents à sonnettes » nous apprend qu’une invasion inattendue de crotales se produisit aux portes de New-York, sur les bords de l’Hudson, aux Palissades. La municipalité fit appel à des « make-catchers » recrutés à l’Ouest (à l’évidence l’auteur de l’article ne pratiquait pas l’anglais car il faut lire « snake-catchers », c’est-à-dire « attrapeur de serpents » ; nous avons laissé l’orthographe fautive).
Voici comment ils procédèrent pour se débarrasser des encombrants et dangereux reptiles :
« Le make-catcher ne s’embarrasse pas d’un fusil ou d’une arme blanche, qui gênerait ses mouvements. Il se munit simplement d’une longue baguette souple, dont l’extrémité forme fourche, d’une autre baguette plus courte et plus grosse qui, au besoin, fera office de massue, et d’un sac de toile épaisse, où il emprisonnera sa capture.
Il s’avance lentement, sans bruit, l’œil attentif, l’oreille aux aguets, en écartant les buissons.
Souvent, un sifflement furieux l’avertit de la présence du reptile. Le voici qui se ramasse en tas, qui se roule sur lui-même, prêt à se détendre comme un ressort et à bondir.
C’est l’instant psychologique. Il faut que la fourche, maniée d’une main sûre, vienne clouer la tête du reptile sur le sol.
Ce résultat obtenu, la bête devient aussi inoffensive qu’une couleuvre. C’est à ce moment que le make-catcher doit faire preuve de sang-froid et de dextérité ; tandis que la main droite maintient la fourche en place, la main gauche saisit le reptile derrière la tête, à la naissance du cou, et le laisse tomber adroitement dans le sac. »
C’est la méthode employée aujourd’hui encore par les chasseurs de vipères de nos régions (voir l’article Le bâton pour chasser les vipères).
Article rédigé par Laurent Bastard, merci