Dans l’article « Une chapelle avec un bâton« , nous avons raconté comment l’astucieux saint Germain d’Ecosse délimita l’emplacement du terrain de l’église de Flamanville (Manche) en traçant un sillon avec son bâton sur un vaste terrain.

Il semble que ce récit légendaire soit commun à d’autres biographies de saints. Voici celle qui concerne saint Fiacre, tel que la rapporte la revue « L’Ami de la Maison » du 28 août 1856, dans l’article « La Légende de saint Fiacre ».

Au commencement du VIIe siècle, saint Fiacre « se fixa dans les environs de Meaux, et éleva un ermitage sur un terrain que lui donna Faron, évêque de cette ville. La réputation de sa sainteté s’étendit bientôt au loin et lui attira la visite de nombreux fidèles, envers lesquels il exerçait l’hospitalité. Le nombre des visiteurs s’accrut tellement qu’il se vit avec douleur dans l’impossibilité de pourvoir désormais à leur entretien avec les produits du jardin attaché à son ermitage.

C’est alors qu’il eut recours à l’évêque Faron, et le pria de lui concéder une plus grande étendue de terrain. L’évêque consentit à lui accorder toute la portion qu’il pourrait en un jour enclore d’un fossé. Par l’effet d’une grâce divine, le saint traça, avec son bâton, un sillon qui avait toute la profondeur d’un fossé. »

C’est la raison pour laquelle il est toujours représenté, non pas avec un bâton, mais avec une bêche. Cet instrument permet de mieux mémoriser l’épisode du creusement du fossé. Et c’est aussi à cause de cet attribut qu’il est devenu le saint patron des jardiniers.
Mais ne l’oublions pas : c’est bien un bâton qui accomplit le miracle !

La gravure illustrant cet article est issue de la revue « Le Catholique, magasin religieux » (1839), p. 292. On y voit saint Fiacre et sa bêche au premier plan, refusant les insignes de la royauté que leur présentent les Irlandais venus lui demander de régner sur sa terre natale.

Article rédigé par Laurent Bastard, merci