Plusieurs articles de ce blog ont été consacrés au célèbre bâton breton, le pen-bas ou peunbaz. Mais sait-on qu’il aurait donné son nom à la belle île de Batz, dans le Finistère ?
C’est du moins ce qui est rapporté dans le « Guide de la France mystérieuse » (Editions Tchou, 1964). Voici ce qu’on y lit :
« L’île de Batz (en breton Enez Baz, l’île du bâton) fut visitée par saint Pol-Aurélien auquel, selon la légende, elle doit son nom; Quand le saint y aborda, elle était ravagée par un dragon. Il entreprit de l’en délivrer. Il se rendit à la caverne du monstre, suivi d’un jeune homme de Cléder qui ne craignit pas, après avoir reçu la bénédiction du saint, « de conduire, comme un chien en laisse, le dragon, que saint Pol frappait de son bâton ». Tous deux arrivèrent ainsi au nord de l’île, où le monstre se précipita dans la mer. Le lieu s’appelle « Toul-ar-sarpant », c’est-à-dire l’abîme du serpent, et la mer y fait en tout temps un bruit étrange, sans cause apparente. L’étole qui permit de vaincre le dragon est conservée à l’église paroissiale. »
Sur les noms de communes associées à un ou des bâtons, voir l’article du 21-02-2011 : La Chapelle-Bâton
Article rédigé par Laurent Bastard, merci 
Voici un complément à l’article ci-dessus, extrait des « Antiquités de Bretagne » par le chevalier de FREMINVILLE (Brest, 1832, p. 223) :
« Saint Pol ayant réglé toutes ces choses, revenait vers le pays de Léon tenant en laisse le dragon qu’il avait soumis, lorsque passant dans un petit bois entre Land-Paol et Guic-Miliau, deux hommes encore envoyés de la part des habitants du Faou lui dirent que le monstre avait laissé dans sa caverne un petit qui déjà exerçait de grands ravages et ils le prièrent de les en délivrer. Saint Pol commanda au grand dragon d’aller chercher son petit et de le lui amener, ce qu’il exécuta avec docilité, et ils les conduisit tous deux dans l’île de Baz où était son monastère. Là ayant fiché un bâton en terre, il y attacha les deux reptiles en leur commandant de demeurer tranquilles ; ils obéirent et moururent peu de temps après d’inanition. En mémoire de ce bâton miraculeux qui avait suffi seul pour retenir deux bêtes furieures, l’île fut appelée en breton Inis-Baz, c’est-à-dire l’île du bâton. »