C’est grâce à Patrick FONTENEAU que nous avons eu connaissance de cette amusante gravure parue dans la revue « Petit journal pour rire » n° 23 de 1856. Elle figure dans une série intitulée « Plaisirs des Champs-Elysées » qui est due au grand dessinateur et graveur Gustave Doré (1832-1883).

Cette gravure nous montre un personnage tenant deux cannes à grosse pomme, qui effectue des tours d’adresse… Mais il n’est pas si adroit que ça, car il frappe avec ses cannes le nez et la bouche de deux spectateurs. La gravure est ainsi légendée : « Et sachez qu’avec le batoniste même le plus adroit il n’y a rien de bon à gagner. »

Deux remarques : on notera que l’orthographe n’est pas encore fixée, car on lit ici et là dans les écrits du XIXe siècle les mots « batoniste » et « bâtonniste », avec ou sans l’accent circonflexe et les deux N. Par ailleurs, il s’agit ici d’un bâtonniste au sens d’artiste de rue, qui fait des tours d’adresse et d’équilibre avec ses bâtons et ses cannes, et non du maître d’armes. Voir l’article sur le plus célèbre d’entre eux au XIXe siècle : Pradier le bâtonniste.

Article rédigé par Laurent Bastard, merci