Achevons avec ces deux gravures notre parcours de l’oeuvre du grand dessinateur GAVARNI (1804-1866). L’une et l’autre font partie de la série « Les gens de Paris », publiée dans Le Tiroir de Diable, en 1845.
La première, gravée par BRUGNOT, nous montre un élégant parisien, portant favoris, haut de forme, redingote sombre et cravate.
Il s’appuie sur sa fine canne et lève les yeux en direction d’un monument. La légende est la suivante : « LA COLONNE. A la bonne heure ! on m’a remis Napoléon sur la Colonne, et on me l’a coiffé de mon petit chapeau. »
Il s’agit d’une allusion à la statue de Napoléon placée au sommet de la colonne Vendôme le 28 juillet 1833, en présence du roi Louis-Philippe (la précédente statue, posée en 1810, ayant été descendue en 1814 et fondue quatre ans plus tard).
La seconde estampe, gravée par LEBLANC, concerne la canne des aveugles tout autant que le bâton de vieillesse. Elle nous montre un vieil homme dépenaillé, mutilé (sa jambe gauche est remplacée par un pilon), les yeux sans pupille, une casquette posée de travers sur son crâne chauve. Il s’appuie à la fois sur sa canne à poignée horizontale et sur l’épaule d’un jeune garçon, qui lui sert de guide. La légende évoque l’ingratitude qui est la récompense des vieux soldats jadis glorieux et désormais miséreux : « A porté l’uniforme des Guides de l’Empereur »…
Article rédigé par Laurent Bastard. Merci
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