La revue « Le Magasin pittoresque » a consacré en juin et novembre 1863 deux articles aux boîtiers de la forêt de Bercé, dans la Sarthe. Ces modestes artisans confectionnaient des récipients en bois de chêne avec les petites branches des arbres laissées par les bûcherons.
« Quand il est devenu vieux, le pauvre boîtier ne peut plus continuer le rude labeur qui lui donnait du pain ; alors il reste tristement près du foyer, que ne réchauffent plus ses coquilles. Il cherche une petite occupation analogue à son ancien métier : il lace des paniers, ou se met à fabriquer les épingles de bois (appelées « jouettes » dans le pays). Ce sont de petites branches de chêne plus grosses que le doigt, longues de treize centimètres (…).
« Cent jouettes valent environ un franc. Ce genre de travail permet à l’ancien ouvrier de parcourir la forêt témoin de ses rudes pérégrinations dans la vie (…) Lorsqu’il a taillé quelques centaines d’épingles, il va les vendre à la ville ; la ficelle qui sert de ruban à son chapeau porte une innocente couronne de sa marchandise.
« C’est toujours avec intérêt que je rencontre un de ces vieux boîtiers, courbé par la fatigue, criant d’une voix cassée : Epingles ! Epingles ! Habitué à l’isolement, son œil semble refléter l’ombre profondément mélancolique des forêts (… ) ».
La gravure qui illustre l’article représente « Le marchand d’épingles de bois. Dessin de Yan’ Dargent d’après M. Destriché ».
Article rédigé par Laurent Bastard, merci