Il existe des mots dont le sens est obscur. Ainsi, en lisant un article sur « La mer et les marins, les cafés maritimes », paru dans la revue « Le Musée des familles » d’août 1845, p. 321-327, par G. de la Landelle, nous avons lu ce qui suit. L’auteur décrit le quartier du port de Toulon et la vie des marins. Il évoque : « le magasin de Mlle Anna, qui vend à bon compte des rubans de chapeau portant les noms des vaisseaux mouillés en rade, des cravates rouges, des collets bleus à liserés blancs, des étuis de fer-blanc ornés de faveurs roses, des cannes de congé, des bâtons à deux bouts et des sabres de bois pour les assauts, des chapeaux de paille, du fil, des aiguilles, des bretelles, et bref tout ce qui peut exciter les désirs d’un matelot, la veille d’un départ par mer ou par terre. »

Les bâtons à deux bouts ont été évoqués à plusieurs reprises sur ce site. Ces instruments, ainsi que les sabres en bois pour les assauts, attestent la pratique de l’escrime et des « arts martiaux » à bord des navires. Mais qu’étaient donc ces « cannes de congé » ? S’agissait-il d’une canne particulière, d’une canne souvenir, achetée ou remise au marin qui avait fini son temps à bord d’un navire ? Ou bien d’une canne spéciale utilisée, elle aussi, lors des assauts ?

Un visiteur du site en saurait il davantage à ce sujet et pourrait-il nous éclairer ?

La gravure illustrant cet article est celle du Musée des familles. On y voit un groupe de marins entrant au « Café de la Victoire » à Toulon. L’un d’eux tient un court bâton. Serait-ce une « canne de congé » ?

Article rédigé par Laurent Bastard, merci