Relevé dans le magazine Marianne n° 62 du 20 octobre 2017, cet article de Clara DUPONT-MONOD intitulé « Les sans-bâton », à propos du livre de Maurizio FERRARIS : « L’imbécillité est une chose sérieuse » :
(…) « Car, si l’homme, comme disait Nietzsche, est « une corde tendue entre la bête et le surhomme », il faut bien reconnaître qu’entre les deux, il y a le bêta. Soyez vigilants, dans vos familles ou vos entreprises, il y en a forcément au moins un. On ne reconnaît à ce qu’il est fier et sûr de lui, alors que l’homme intelligent passe son temps, comme Montaigne, à se demander s’il n’est pas bas de plafond, justement.
Maurizio Ferraris rappelle qu’ « imbécile » vient du latin « in baculum », ce qui signifie privé de bâton, et l’on peut penser que l’éducation, le travail ou une chanson de Cyndi Lauper font partie des bâtons qui nous maintiennent.
Les terroristes sont typiquement des gens privés de ces outils, d’ailleurs, écrit Maurizio Ferraris, le fanatisme est « une forme particulièrement aiguë de la stupidité ». Néanmoins, on aurait tort de la sous-estimer. (…) »
Voilà qui démontre une fois encore, et de façon inattendue, le poids de ce simple bout de bois dans notre vocabulaire et, à travers lui, dans nos concepts.
L’illustration est extraite du « Journal pour tous » du 4 août 1860 : un homme tenant un gros bâton noueux guide des visiteurs dans les montagnes.
Article rédigé par Laurent Bastard, merci