Dans l’Egypte des XVIIIe-XIXe siècles, le cheik el-beled était un chef de village. C’est aussi le nom qui fut donné à une magnifique statue en bois de sycomore, aux yeux en quartz et en paupières de cuivre, haute d’1,12 m, découverte en janvier 1860 par l’égyptologue Mariette, à Saqqarah, dans le mastaba (tombeau) de Kaaper. « C’est parce que les ouvriers de Mariette, qui la découvrirent dans sa tombe et furent les premiers à la voir, s’écrièrent avec étonnement : « Mais c’est notre maire ! » (M. LEGRAND : « La Terre des pharaons » ; Paris, Firmin-Didot, 1888).
Le personnage est empreint de dignité. L’œuvre est l’une des plus belles connues de ce type.
Le bâton qu’il tient en main gauche, insigne d’autorité, a été placé postérieurement par ceux qui la déposèrent au musée du Caire, où elle est toujours visible. C’est le problème des « restaurations » ou plutôt des « reconstitutions » d’œuvres antiques : le bâton d’origine était-il à nœuds, comme celui-ci, ou bien lisse ?
Les spécialistes ne s’accordent pas sur la date de cette statue. Si tous estiment qu’il s’agissait d’un « prêtre lecteur en chef », les uns datent la statue de la Ve dynastie, d’autres de la IVe, d’autres encore de la IIIe, et les écarts sont assez grands quoique ces périodes se situent toutes au 3e millénaire avant J.-C.
La gravure est extraite du livre de LEGRAND précité, p. 185.
Article rédigé par Laurent Bastard, merci