Les divers bâtons blancs et noirs des gardiens de la paix créés aux XXe et XXIe siècles ont eu leur prédécesseur en la forme d’un long et robuste bâton de bois. Instrument efficace s’il en était, le bâton imposait naturellement le respect sinon la peur.
On en voit une représentation au chapitre LXIV intitulé « Les Prisons », du « Tableau de Paris », livre d’Edmond TEXIER (1816-1887) publié en 2 tomes en 1852-1853. Les grandes pages de ce volumineux ouvrage sont abondamment illustrées de gravures issues de nombreux dessinateurs célèbres.
Celle qui est ici reproduite est due à Henri VALENTIN (1820-1855). Elle nous montre deux policiers à l’arrière d’une voiture à cheval qui conduit à la prison de Clichy « un débiteur saisi ». Les deux hommes de l’ordre à la mine peu amène ont passé sous leur leur bras un long gourdin à dragonne tandis que le débiteur, l’oeil inquiet, s’apprête à pénétrer dans la « prison pour dettes ». On sait combien la police était active et sévère sous le Second Empire.
La prison de Clichy était spécialisée dans la réclusion des débiteurs. ils n’y passaient pas un séjour trop pénible, les jeux étant autorisés tout comme les visites et la durée maximum de 5 ans étant en général abrégée. Seule la nourriture était médiocre, le cantinier rognant sur la qualité pour augmenter ses bénéfices. L’auteur conclut ce chapitre en constatant que l’emprisonnement des débiteurs ne servait pas à grand’chose puisque la privation de leur liberté différait d’autant plus le remboursement du créancier.
Article rédigé par Laurent Bastard, merci