Le rite qui consiste à former une haie d’honneur et à lever une épée, un bâton ou une canne au passage d’une personnalité, en formant une voûte protectrice, a fait l’objet sur ce blog de plusieurs articles. Nous l’avons signalé chez les compagnons du tour de France, les scouts et même les vignerons d’une confrérie. Sa version la plus ancienne semble maçonnique et connue sous le nom de « voûte d’acier » puisqu’elle s’effectue en formant une voûte avec des épées. On se reportera aux différents articles sur ce sujet en saisissant le mot VOUTE à droite, dans la case CHERCHER.
En voici une variante insolite, découverte dans le n° 601 du « Journal des Voyages », en date du 7 juin 1908, p. 6.
Un article de Jacques d’Izier est consacré à « Un mariage chez les Druides Gallois ». L’auteur signale qu’au Pays de Galles le maintien des traditions et de la langue était très fortement encouragé au début du dernier siècle. Le mouvement néo-druidique de l’ « United Ancient Order of Druides » (qui existe aujourd’hui encore) essayait de ressusciter les coutumes et l’esprit (supposés) des druides disparus depuis des siècles.
J. d’Izier relate ainsi un mariage à l’issue duquel les époux sortirent du temple sous une voûte formée de faucilles emmanchées au bout de longs bâtons, et croisées les unes dans les autres comme le montre la photo.
Voici l’extrait relatif à cette cérémonie :
« Deux jeunes habitants de Southand-on-Ser, affiliés l’un et l’autre à l’United Ancient Order of Druides, devaient s’unir par les liens du mariage. Mais un druide et une druidesse ne sauraient se marier comme le commun des mortels. Ils s’ingénièrent donc à donner à la cérémonie un caractère spécial et firent appel à la bonne volonté de leurs frères et sœurs en Teutatès, qui fut, comme nul n’en ignore, la principale divinité des Druides de l’antiquité, pour rehausser de leur présence la cérémonie.
Elle se déroula dans la petite église de Saint-John et fut présidée par le pasteur de la paroisse, affilié lui-même à l’Ordre. Druides et druidesses avaient revêtu, pour la circonstance, la longue robe druidique de drap blanc à l’ample capuchon, rehaussée par des écharpes et des sautoirs de velours rouge brodés d’emblèmes druidiques.
Et, à la sortie du temple, les nouveaux mariés passèrent sous une voûte formée par les faucilles sacrées qu’élevaient en l’air les jeunes gens de la noce. »
Article rédigé par Laurent Bastard, merci