Centre de Recherche sur la Canne et le Bâton
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CHAPEAU POSE SUR UN BATON, PAR MARCELIN (1856)

Les variations d’un même thème sont toujours intéressantes à confronter, car elles expriment des idées nuancées, voire opposées. Sur le thème du chapeau posé sur un bâton, nous avons déjà rencontré celui de Ratapoil, le fanatique bonapartiste, par Gavarni (Le bâton de Ratapoil) et celui de l’enfant qui proteste contre la carte de pain (Bâton brandi pour une carte de pain). Dans les deux cas, le bâton brandi et le chapeau posé sur lui signifient que leur possesseur entend être remarqué.

Ce n’est pas du tout pour ce motif que le dessinateur Emile MARCELIN a créé la gravure reproduite ici, et publiée dans le numéro 22 du « Petit journal pour rire » en 1856.

On y voit un paisible citadin assis au bord de l’eau, son habit près de lui, avec une bouteille et un verre renversé dessus, qui, l’air béat, dit : « J’aime, le dimanche, respirer l’air de la campagne ! ». Il a planté son bâton et y a posé son chapeau. Ce n’est pas l’attitude d’un homme bien éduqué que de se servir ainsi de son bâton, en le plantant en terre, et de s’en servir de porte couvre-chef. Ce ne sont plus du tout là le bâton brandi et le chapeau revendicatifs, mais une évocation de la paresse à la campagne.

L’idée que le citadin est un bénêt est renforcée par l’arrière-plan : trois cheminées d’usines couvrent le ciel de nuages et deux moulins à vent évoquent le bruit des ailes tournant au vent. Non, décidément, l’air pur de la campagne, ce n’est pas ça !

Un mot sur MARCELIN : son vrai nom était Emile PLANAT. Né en 1825, mort en 1887, il a surtout produit durant le Second Empire, de 1850 à 1870.

Article rédigé par Laurent Bastard, merci :)

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