Il est fréquent de constater sur les photos de généraux prises durant la Grande Guerre qu’ils tiennent une canne. Il s’agit autant de modèles à poignée recourbée que droite. Il est difficile de savoir s’il s’agissait d’une canne leur servant d’appui à la suite d’une blessure de guerre ou d’une canne marquant leur autorité. Il est aussi à noter que beaucoup d’entre eux étaient aussi des hommes qui avaient passé la soixantaine.

Ce qui est sûr, comme nous l’avons souvent souligné, c’est que le port d’une canne à cette époque est courant alors qu’elle apparaîtrait aujourd’hui insolite entre les mains d’un général en activité. Et c’est pour cette raison que ces photos ont valeur de témoignage sur l’histoire de la canne.

Les trois photos ici présentes nous montrent :

- le général Louis Franchet d’Espèrey (1856-1942) entre Monastir et Prilep. Il fut le chef des armées alliées à Salonique qui vit la capitulation de l’armée germano-bulgare sur le front d’Orient en 1918. Il fut élévé à la dignité de maréchal en 1921. La photo figure dans L’Illustration du 12 octobre 1918.

- le général Louis Modelon à Huningue (Haut-Rhin), alors qu’il commandait la deuxième division marocaine en Alsace, le 21 novembre 1918. La photo figure dans L’Illustration du 30 novembre 1918.

- le général anglais Sir Frederick Cuthbert Poole (1869-1936), commandant le corps expéditionnaire allié (français-anglais-américains-canadiens) qui libéra le port russe d’Arkhangel des bolcheviks le 3 août 1918 mais dut s’en retirer à la fin de l’année suivante. Photo issue de L’Illustration du 28 septembre 1918.

Article rédigé par Laurent Bastard, merci