Centre de Recherche sur la Canne et le Bâton
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UNE VERGE REMISE AU PAPE LORS DE SA « POSSESSO »

Le bâton, la canne, une baguette ou verge symbolisent l’autorité : en voici une nouvelle attestation, extraite de « La prise de possession des papes », article d’Armand DUBARRY publié en septembre 1874 dans la revue « Le Musée des familles ». Voici ce qui concerne le rituel observé jadis.

« Par ces mots : « possesso del papa », on entend une fonction égale en splendeur à celle du couronnement, par laquelle le pape prend « possession » de l’archi-basilique du Latran, comme cathédrale de l’évêché de Rome et du patriarcat de l’Occident.(…) A partir du neuvième siècle, cette cérémonie devint obligatoire (…) et fut promptement d’une grande magnificence.

« Au Moyen Age, quand le saint-père n’était pas porté en litière couverte ou découverte à une fonction, c’est-à-dire quand il n’était ni vieux ni infirme, il s’y rendait à cheval (…) sur un cheval blanc soigneusement dressé et couvert d’un harnachement magnifique de velours cramoisi et d’or. (…) Il portait la « falda », le rochet, l’étole, l’aumusse, le « camauro » (bonnet), le chapeau rouge, les gants blancs, et avait en main une baguette d’argent. »

« Le pape atteignait le Latran, au milieu d’une foule immense se pressant pour le voir.
Le chapitre, conduit par le cardinal-archiprêtre, venait à sa rencontre avec les deux croix et les deux pavillons, images des deux chapitres qu’eut jadis la sacro-sainte basilique.

Devant la porte principale du temple, Sa Sainteté descendait de cheval, ôtait son chapeau, s’agenouillait sur un coussin de velours rouge posé sur un tapis, baisait la croix que lui présentait le cardinal-archiprêtre et montait au trône qui lui avait été préparé sous le portique. Là elle se dépouillait de l’étole, de l’aumusse, du camauro, et, avec l’aide des cardinaux-diacres, se paraît des ornements sacrés et se coiffait de la mitre.

C’est alors que le cardinal-archiprêtre, au nom du chapitre, lui offrait, sur un plateau doré plein de fleurs, les deux clefs de la basilique, une d’or et une d’argent, liées par un cordon d’or, et la férule, ou verge, « bacolo » ; les unes, symbole de la science et de la puissance pontificale ; l’autre, symbole de la correction, de la pénitence. »

Le rituel a connu de petites variantes, puisque Frédéric HURTER, dans l’ « Histoire du pape Innocent III et de ses contemporains » (1839), pape de 1198 à 1216, écrit qu’il lui fut remis « comme symboles du pouvoir de diriger et de redresser, deux verges, et les clefs de l’église de Latran et du palais. »

Sur un autre rite avec une baguette lié à l’investiture du pape, voir l’article du 19 février 2011 : Une baguette enflammée devant le pape

L’illustration représente l’empereur Barberousse tenant l’étrier du pape Adrien lors de sa prise de possession. Elle est extraite du « Musée des Familles » de septembre 1874, p. 273.

Article rédigé par Laurent Bastard, merci :)

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