Le peintre belge René MAGRITTE (1898-1967) est notamment connu pour son tableau où apparaît une pipe accompagnée de la fameuse et négative sentence. Mais il a aussi réalisé beaucoup d’autres oeuvres, toutes plus étranges, surréalistes, oniriques et intrigantes les unes que les autres. Parmi celles-ci, il y a « Le Libérateur », réalisée en 1947.
On y voit un personnage assis, coiffé d’un chapeau, le torse couvert d’une cape, une valise à sa gauche. A l’arrière-plan s’élèvent dans les nuages des arches et des fenêtres.
Mais ce personnage est bien étrange, car son torse et son visage ont disparu au profit d’une surface plane et blanche, une toile peut-être, où apparaissent comme des ombres chinoises ou des découpages une clé, un verre, un oiseau en vol et une pipe, reprises d’éléments d’autres tableaux du peintre. Dans sa main droite, il tient une sorte de sceptre en perles, dont les évidements laissent apparaître les yeux et la bouche de Schéhérazade.
Enfin – et c’est cet élément qui justifie ici cet article – l’étrange personnage pose sa main gauche sur une grosse canne de rotin, dont les noeuds sont bien visibles et le diamètre imposant. Serait-ce la canne d’un voyageur qui aurait posé sa valise pour mieux rêver à une lointaine destination où il rerouvera sa princesse ?
Ce tableau (une huile sur toile de 00 x 78,7 cm) est visible à Los Angeles, au Los Angeles County Museum of Art.
Article rédigé par Laurent Bastard. Merci