Centre de Recherche sur la Canne et le Bâton
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LE BATON DE LA MORT


Il n’avait rien à voir avec les exploits des bâtonnistes d’hier et d’aujourd’hui. Voici la définition qu’en donne le « Supplément au dictionnaire universel français et latin vulgairement appelé Dictionnaire de Trévoux », tome I, Nancy, 1752 :

« BATON DE LA MORT. Le peuple appelle ainsi le cierge bénit qu’on met à la main des mourants ».

Cette coutume était pleinement observée au moins jusqu’au XIXe siècle. HAMON, dans les « Instructions chrétiennes et morales sur les sacrements » (1733), p. 367, disserte longuement sur les raisons de cette pratique en expliquant que la lumière du cierge dissipe les ténèbres et les esprits malins, que le mourant entend ainsi affirmer sa foi, qu’il rappelle ainsi qu’un cierge était près de lui lors de son baptême, etc.
Souvent, il s’agissait d’un cierge qui avait été bénit lors de la procession de la Chandeleur, le 2 février.
Cet usage semble avoir évolué peu à peu en l’allumage d’un cierge à la tête ou près du mourant, sans qu’il le tienne. Il ne semble plus systématiquement observé aujourd’hui, sauf dans la religion orthodoxe.

Une anecdote sur ce « bâton de mort » figure dans la notice de Wikipédia relative à Théodore Verhaegen (1796-1862), avocat belge, co-fondateur de l’Université libre de Bruxelles et grand-maître du Grand Orient de Belgique. Sentant sa mort venir, il défendit qu’un prêtre catholique s’approchât de lui. « Une vieille servante (…) voulait lui mettre un cierge bénit dans la main, mais il le cassa et lança les débris dans l’espace. »

Le détail de la gravure illustrant la coutume mortuaire est datée de 1500 ; elle figure dans « Les Tentations », de Frédérick Tristan (Ed. Balland, 1981), p. 87.

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