La canne n’est pas un objet comme les autres. Selon sa provenance, elle se charge symboliquement des souvenirs du lieu où son bois a crû. En voici un exemple relevé dans le journal « Le Ralliement des Compagnons du Devoir » du 15 juillet 1912, p. 5.
Dans un article relatant les noces d’or de deux vieux habitants du Mans, le rédacteur rappelle la biographie d’ Ambroise Poirier, un compagnon cordonnier du Devoir dit « Tourangeau la Belle Union » (1836-1927).
Et il ajoute : « Quand la guerre éclata en 1870, il était père de trois enfants. N’écoutant que son courage, voyant que la France appelait sous les drapeaux tous les hommes valides, approuvé par sa digne épouse, Poirier s’engagea volontairement dans la compagnie des Francs-tireurs de Tours, il y fit son devoir comme sergent. (…) »
Et pour honorer l’ancien combattant de 1870 « M. Charier a remis à M. poirier une canne en buis qu’il a sculptée à son intention, avec attributs et initiales, buis provenant des coteaux de Saint-Germain-en-Val qui, le 24 janvier 1871, furent foulés par les bottes allemandes.
« Ce sera ton bâton de vieillesse, dit-il à son ami, et il termine en portant des toasts chaleureusement acclamés, à M. et Mme Poirier. »
Ce présent a-t-il été conservé par les descendants du couple Poirier ?
Article rédigé par Laurent Bastard. Merci